Il y a des circonstances où on aimerait savoir ce qui est écrit sur les sacs de substrats divers en provenance du Japon. C’est évidemment variable selon les produits et les fournisseurs, mais il y a quelques constantes.
Voyons le recto pour commencer.

D’abord, la nature du substrat est indiquée en très gros caractères, soit en couleurs soit en noir, en écriture verticale ou horizontale.
Sauf cas très particulier, la désignation se termine par le caractère

Il s’agit alors d’une terre, ou par le caractère

Il s’agit alors d’un sable.
Exemples :
terre d’akadama

terre de Kanuma

sable d’Ezo

sable de Kiryu

A côté de textes qui vantent le produit, on trouve, ce qui est plus intéressant, la granulométrie sous forme de deux caractères isolés du reste, alignés ou en colonne. Ce sont :
petits grains

grains moyens

gros grains

Au recto encore, mais plus souvent au verso, avec des illustrations, on peut trouver la composition de mélanges pour des plantes particulières (ex : satsuki) ou pour le rempotage de bonsaïs. Les proportions sont généralement indiquées en 1/10°. Noter que :

signifie pierres de fond de pot (gros gravier) et

signifie terre « qui roule ». La lecture des 2 premiers caractères « go ro » représente la moitié de l’onomatopée japonaise « gorogoro » qui simule le bruit de roulement de billes ou de gros gravier.
Dans un cartouche, il y a parfois mention de la contenance du sac. Dans l’exemple ci dessous, les trois kanji signifient : « Au moment de la mesure ». Le volume est indiqué en dessous : 16 litres.

Pour ce qui est du verso, nous prendrons différents exemples, sans faire de traductions complètes, mais en donnant des points de repère et un peu du vocabulaire indispensable.
Considérons le tableau suivant pris sur un sac de sable de kiriu (kiriusuna).

La ligne tout en bas, en gros caractères, indique que le kiriusuna (3 premiers kanji) y est classé par sélections (2 derniers kanji). Comme on va le voir ces sélections sont au nombre de trois, décrites dans le tableau du dessus.
Le tableau proprement dit est divisé en 3 colonnes portant chacune un titre entre crochets.
Celui de la colonne de gauche indique qu’on y trouvera la couleur du sac :

Le titre de la colonne centrale indique que l’on y trouvera la granulométrie :

Enfin la troisième colonne indique l’utilisation :

Dans la première colonne, les couleurs sont écrites en katakana, on fait donc appel à des noms de couleur d’origine étrangère (bien que le japonais ait ses propres mots). On a successivement :
Bleu (issu de l’anglais blue)

Violet (issu du nom d’une plante dont la
racine donne un
pigment violet)

Vert (issu de l’anglais green)

La deuxième colonne donne, en correspondance, la taille du grain. Vous reconnaissez de haut en bas, gros grain, grain moyen, petit grain comme expliqué ci-avant.
Regardons l’usage que l’on peut faire du kiriu en gros grains contenu dans les sacs bleus de ce fournisseur (2 lignes en tête de la 3° colonne). Les usages sont séparés par des points.
Le premier concerne les orchidées :
orchidées (hiragana)

Ici, et dans la suite on précise l’origine des orchidées :
occidentales

Viennent ensuite les 2 kanji de bonsaï :
bonsaï

puis une expression qui signifie « comme terre de fond pour les plantes en pot, jardinières « .
La 2° ligne du texte se retrouvera 3 fois. Elle signifie « pour les plantations en pots ordinaires (mélangé avec d’autres terreaux) ». Noter ici que l’expression ne commence pas par un tiret mais par le kanji « ichi »(un), qui combiné avec le suivant se lit « ippan no »et veut dire : général, universel, ordinaire, moyen…
La deuxième ligne du tableau (granulométrie moyenne) est utilisée aussi pour les orchidées occidentales, les bonsaï et aussi les plantes à feuillage (plantes d’intérieur) :

La troisième ligne du tableau (granulométrie fine) est utilisée pour les orchidées orientales, les bonsaï ainsi que les plantes des plaines et des montagnes (plantes sauvages) :
orchidées (kanji)

orientales

NB : Il y a une très grande différence de climat entre Hokkaido et le sud de l’archipel. Il ne serait donc pas absurde de distinguer les orchidées par leur origine orientale ou occidentale au sein même du Japon. Le fait que le producteur exporte ainsi que l’étymologie nous font pencher pour nos pays comme étant l’occident.

Voici maintenant le dos d’un sac de terre de Kanuma :

Etiquette d’un sac de terre de Kanuma
En titre des 4 images, on trouve :

SHIYÔREI c’est à dire : « exemples d’utilisation ».
Dans la bande en-tête de l’image on trouve les végétaux concernés écrits en hiragana. A l’aide du syllabaire, vous pouvez lire de gauche à droite : satsuki, tsutsuji et shakunage. Satsuki et tsutsuji sont les 2 grandes espèces d’azalées japonaises. Shakunage est le nom des rhododendrons.
Tout en bas, comme la terre de kanuma est dans ce cas employée pure, on précise seulement les granulométries. Ici on préconise 6/10 de petit grain, 3/10 de grain moyen et pour les pierres de fond de pot du gravier 1/10.
Voici une deuxième image :

Etiquette d’un sac de substrat
Cette étiquette concerne l’emploi pour les plantes à fleurs ordinaires, comme l’indique l’en-tête :

Les 2 premiers kanji se lisent ensemble comme « ippan » (ordinaire) et les 2 derniers comme « sôka » ou « kusabana » (plantes à fleurs).
Suivent quelques exemples de plantes à fleurs dont les noms sont d’origine étrangère et, par conséquent, écrits en katakana. Ce sont :
panjî (pensées)

safuinia (surfinia)

musukari (muscaris)

chûrippu (tulipes)

Les 4 lignes suivantes donnent le mélange à réaliser :
Grain moyen et petit grain (sous-entendu Kanuma) : 4/10
Terre d’akadama (petit grain) : 4/10
Terreau de feuilles : 1/10
Pierres de fond de pot (gravier) : 1/10

Etiquette d’un sac de substrat de bouturage et semis
on aborde les méthodes de reproduction. En effet, de gauche à droite, dans le bandeau supérieur, on lit successivement :
sashiki (bouturage)

sashime (boutures)

tanemaki (semer des graines – semis)

Sur la première ligne du dessous vient une liste de plantes avec des points de séparation :
Azalées (satsuki)

Chrysanthème

Bégonia

Rose

Cognassiers du Japon
(Chaenomeles speciosa)

Suit une phrase qui demande quelque connaissance du japonais et que l’on peut traduire comme suit :
Mélanger (sous entendu à la terre de Kanuma) des granules d’akadama ou de vermiculite dans la proportion d’un dixième du tout.
Enfin on a, tout en bas, le remplissage du pot :
Granules ou petit grain : 9/10
Pierres de fond de pot (gravier) : 1/10
Noter l’écriture en katakana de la vermiculite :
