Bonsaï-club du Lauragais
votre club de bonsaï du sud toulousain

Une activité du Foyer Rural de Pompertuzat
31450 POMPERTUZAT

Club affilié à la Fédération Française de Bonsaï


Les bonsaïs → TAILLES ET PINCEMENTS

Les genévriers ne veulent pas être taillés

Pour raccourcir les pousses, on emploie indistinctement en français tailler ou pincer. Très souvent ceci est justifié par des résultats comparables. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les espèces, comme le montre l’article ci-dessous paru en allemand, il y a 30 ans dans un journal disparu : Journal Bonsaï, n°3,48-49, (1986) sous la plume de Horst Stahl.

Les différents ciseaux et pinces à bonsaï appartiennent aux outils les plus efficaces dans la mise en forme des bonsaïs. Pour certains travaux nous devons cependant revenir à l’outil le plus ancien connu de nous : nos doigts.
On maintient la jeune pousse avec le pouce et l’index d’une main.

On a toujours son souhait d’appeler sien, un jour, un bonsaï de genévrier même mis en forme. Donc Klaus Melzer est allé pendant 5 ans dans une pépinière et s’est acheté un genévrier de Chine (Juniperus sinensis). L’arbre s’est révélé comme un tronc multiple. Il était fait de trois troncs. Dans le cas présent la taille des branches n’était pas un problème, il avait une collection complète de différents ciseaux et pinces à bonsaï. Le ligaturage aussi n’était pas difficile puisqu’il l’avait appris dans une section débutants de mise en forme de bonsaïs. Cependant un problème était la formation de "coussins" plus épais. Ensuite Klaus Melzer travailla au raccourcissement des feuilles écailleuses avec les ciseaux. Mais les lieux de coupe étaient régulièrement bruns, un vilain spectacle !

Maintenant on enlève le surplus en tirant avec l’autre main.

À cela il devait donner une explication et donc Klaus Meltzer regarda dans différents livres sur les arbres. Bientôt il trouva ce qu’il cherchait. Les feuilles du genévrier de Chine sont de 2 types : soit opposées, soit par 3 sur un nœud. les jeunes feuilles sont en forme d’aiguilles qui s’écartent de la branche en formant un angle aigu et se terminent en pointes piquantes. Les vieilles feuilles sont imbriquées, se recouvrent à la façon de tuiles, sont presque en forme d’aiguilles sur les pousses principales et ainsi aiguisées ou émoussées à l’extrémité. La durée de vie des feuilles est de 1 à 3 ans. Elles tombent plus tard avec l’écorce ou les branches. Les jeunes branches sont épaisses de 1,5 à 2 mm et entièrement habillées de feuilles ou entourées de bases de feuilles tombantes vert clair, plus tard brunes.

Les feuilles empilées les unes sur les autres se laissent pincer sans blessures colatérales.

Quand Klaus Melzer raccourcissait les jeunes pousses avec les ciseaux, il y avait toujours quelques feuilles entaillées qui ensuite meurent et deviennent brunes, car l’empilement en forme de tuiles ne permettait pas de les éviter facilement. C’était clair : il devait enlever le sommet des pousses sans pour cela abîmer les feuilles. Le raccourcissement devait avoir pour résultat, plus tard, le développement des bourgeons latents intérieurs et, par là, obtenir des "coussins" plus denses.
Il n’y avait qu’une solution : Klaus Melzer devait pincer les extrémités des pousses. Avec une main les jeunes pousses devaient être rassemblées et de l’autre main leurs extrémités devaient être pincées. De cette façon les extrémités des pousses étaient enlevées proprement, "entre les tuiles" et aucune feuille blessée.
Si une brindille ou une branche est raccourcie le genévrier donne une repousse à partir d’un œil dormant. Mais dans ces conditions les pousses ne sont plus constituées de feuilles émoussées "en tuiles" mais pointues en forme d’aiguilles. Avec l’âge les pousses donneront de nouveau les chères feuilles en écailles. Nous devrons donc, pendant un certain temps, lors de la mise en forme d’un arbre de pépinière, vivre avec un bonsaï doté de feuilles en aiguilles.
En pinçant les pousses constituées de feuilles en écailles, ce phénomène ne se produit pas, les nouvelles pousses qui apparaissent dans ce cas poussent avec des feuilles en écailles.
En ce qui concerne notre genévrier local ( Juniperus communis ) nous y trouvons seulement des feuilles en forme d’aiguilles. Ça n’a donc pas de sens d’espérer des feuilles en écailles comme dans le Juniperus de Chine. Ici on peut, si on ne veut pas se piquer l’extrémité des doigts, raccourcir avec des ciseaux, ce qui aussi la plupart du temps ne cause pas de problème car les feuilles sont assez éloignées les unes des autres et ne seront pas abîmées dans un travail soigné.

Traduction de l’allemand : Jean Devillers.

vendredi 10 juin 2016, par Jean Devillers


Espace d’édition - Site fabriqué avec SPIP
© 2008 - 2021 Bonsaï Club du Lauragais