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LES ÉCOLES DE BONSAÏ

Écoles du volume

Nous continuons notre traduction du texte de J.C. de la Concha Macias, en le remaniant un peu pour l’adapter au français et à nos lecteurs qui ne seraient pas expérimentés dans ce domaine. Certains textes sont tirés du fascicule "Estilos y escuelas de bonsai". Les tableaux et figures sont en général de l’auteur.

A cette école appartiennent les arbres plus larges que haut, on les désigne par "trapus", on peut en rencontrer quelques exemples dans les vallées, il n’est pas normal qu’ils contiennent du bois mort et l’apex disparaît entre les touffes du feuillage.
La largeur de la structure détermine la hauteur.

Cette école est apparue un siècle après la linéaire, c’est à dire au XVII° siècle ( période d’EDO ), et s’est initiée entre les moines des monastères bouddhistes. Ceux-ci, par compassion envers l’arbre, envers l’esprit de l’arbre ( KAMI ), ne taillaient pas aussi drastiquement que dans l’école linéaire et au lieu de donner de l’importance au vide et à la ligne, en donnait au volume qui se formait par la végétation.
Pour obtenir ce volume, ils envisagèrent de garder toutes les branches pour obtenir la forme désirée.
Les arbres de cette école ont un tronc massif et trapu. Obtenir un volume bien travaillé est difficile et requiers beaucoup de soins. Son signe prédominant est le Yin, élément féminin, touffu, humide et enveloppant.
La structure commence quasiment au ras du nebari, en cachant quasiment tout le tachiagari, c’est à dire que seule une très petite portion du tronc est visible.. Dans cette école quasiment toutes les branches se conservent, formant une masse de végétation et, par conséquent, un volume général important
La structure requiers un soin constant parce qu’une croissance sans contrôle tant horizontale que verticale nous fait perdre facilement la triangulation nécessaire dans ce type d’école.
Les mesures des sections dorées s’appliquent de la même façon que dans l’école linéaire mais en intervertissant les valeurs : la valeur maximum près du nébari et la minimale à l’apex.

Lois pour une branche créatrice de beauté dans l’école du volume.

1. Les branches naissent dans les points dorés inversés soit : Q5, Q4, Q3 ( le lieu idéal pour la sashi eda ). Mais seulement une branche avec son volume sera la créatrice de la conception. [1]

2. Les autres branches devront accompagner, avec leurs volumes respectifs, la branche principale.

3. Quand une branche nait en un point Q différent de celui qui convient pour la conception de la structure, on l’abaissera jusqu’à trouver un point doré.

4. Les pots pour ce type de compositions sont plus profonds et plus lourds que pour les compositions de l’école linéaire.

5. C’est une école très stricte en ce qui concerne les NEJIME. ( les corrections ne sont pas admises près du nebari à l’exception des greffes ).

6. En de rares occasions le volume et les bois morts se côtoient.

7. La composition sera créée uniquement par les volumes, le linéaire n’est pas permis, seul est admis le volume total.

  • Dans l’école chinoise, le volume est un tout compact.
  • Dans l’école japonaise, les volumes sont séparés bien que très subtilement.

8. La beauté de chaque point est parfaite quand elle souligne le volume principal et les volumes qui l’accompagnent.

9. L’arbre dans sa totalité sera incliné vers le spectateur ( révérence ).

10. Entre deux points de beauté (Q) se trouve le point de la Grue.

Dans cette école, il existe les mêmes tendances que dans l’école linéaire :

  • École du volume chinoise
  • École du volume sino-japonaise.
  • École du volume japonaise.

École du volume chinoise.

Dans cette école du volume, les arbres sont trapus, plus larges que hauts, compacts, avec le tronc quasiment entièrement couvert avec des difficultés pour voir les branches à l’intérieur. Les pots sont grands et pesants.

École du volume sino-japonaise.

Elle est apparue après l’école chinoise et ne présente quasiment pas de différences avec la précédente, bien qu’on la nomme "conception japonaise, elle se différencie seulement par le fait que le 1° tiers du tronc est visible. Les pots sont moins profonds et tendent à être un peu plus larges et sans ornements.
Cette école accepte ( en général ) une seule harmonie, mais parfois une harmonie médiane de plus. Les bois morts, naturellement, sont rejetés.

École du volume japonaise.

Après l’école antérieure et les années passant, les Japonais voulurent avoir une école portant leur empreinte.
Elle se caractérise par un feuillage semblable à celui des écoles antérieures et le 1° tiers du tronc est libre de branches dans quasiment tous les cas. Chaque branche de l’harmonie se distingue parfaitement ( dans les autres écoles : non ) et dans quasiment tous les cas, il existe un espace entre l’apex et le reste de l’harmonie, un vide pour aérer le feuillage.
Les pots sont encore plus plats et un peu plus larges.

Constantes et variables dans l’école du volume.

Ici la longueur de référence est la largeur de l’arbre telle qu’on l’a définie précédemment. La localisation des points de beauté est basée sur la hauteur de l’arbre, mais celle-ci est déterminée par sa largeur.
Il y a cinq points de beauté plus deux points remarquables qui sont ; l’apex proprement dit et le niveau du nebari. Mais ici l’origine du calcul des points de beauté est l’apex. Le schéma suivant montre la disposition des points de beauté :
Q1, Q2, Q3, Q4,Q5 pour un arbre d’un mètre de haut ( ce qui implique que la largeur de l’arbre soit de un mètre ou plus). Le point terminal, au niveau du nebari est noté Q6 ( NDT :Q0 aurait été mieux ) et l’apex proprement dit Q7.

Les constantes sont appelées constantes du chrysanthème et notées Q . Comme les K dans l’école linéaire, les constantes Q sont calculées à l’aide de la constante de Shibui et de la même manière, mais le point le plus proche de l’origine est noté Q5 et c’est le départ de l’apex. Le tableau ci-dessous donne les valeurs des constantes, la position des points dans l’arbre et l’emplacement des branches de la 1° harmonie.

A l’aide de ces constantes, on détermine la relation entre la largeur de l’arbre et sa hauteur, les positions des branches ...etc...
Si on observe les constantes du chrysanthème, on peut noter que ce sont les mêmes que celles du dragon mais interverties.

  • Dans l’école du volume les constantes se lisent de droite à gauche.
  • Dans l’école linéaire les constantes se lisent de gauche à droite.

Largeur de l’arbre.

Cette mesure de la largeur de l’arbre est la plus importante dans cette école du volume puisque d’elle dépendra la hauteur de l’arbre.

Hauteur de l’arbre.

Un arbre conçu dans l’école du volume peut avoir la même hauteur que sa largeur ou un ou deux chrysanthèmes de moins.
Si on se reporte à la table des variables du chrysanthème, pour une largeur de 1m, les variables sont :

 [2]
Ici, on peut prendre 90,9 cm.

C’est cette valeur qui servira de base pour placer les points du chrysanthème à partir de l’apex, en utilisant les constantes du chrysanthème ou les variables des tables.

Profondeur de l’arbre (base 100cm)

Pour cette dimension, tenir compte que la profondeur peut être d’un ou deux chrysanthèmes de moins que la largeur de l’arbre. Par exemple pour une largeur de 100 cm, la table donne :

Ici on peut prendre 85,3 cm.

Longueur des branches.

Chaque arbre a deux branches dont la somme des longueurs donne la largeur de l’arbre et deux autres qui donnent la profondeur

Longueur des branches latérales (base 100 cm)

La longueur des branches se détermine comme toujours en regardant dans les tables à la ligne correspondant à la largeur de l’arbre et les nombres qui sont dans les cases adjacentes participent à la longueur de chacune. Une est la plus longue, donnée par la table, l’autre a une longueur qui est la différence entre la largeur de l’arbre et la longueur de la première.
Dans cet exemple, on a pris Q4 comme mesure de la branche la plus longue pour un arbre de largeur 100 cm.

Longueur des branches de profondeur (base 85,3 cm)

On atteint ces mesures de la même manière. Dans les tables du chrysanthème, on cherche la ligne qui correspond à la profondeur de l’arbre. Ici 85,3 arrondi à 85,5, dans les cases adjacentes on a des suggestions pour la longueur d’une des deux branches. L’autre sera obtenue par différence avec la profondeur totale.

Une solution possible :

Longueur, largeur et hauteur du pot et de la tablette.
Pour trouver ces mesures on procède de la même manière qu’à partir des tables du dragon.

Variables de la Grue.
Dans l’école du volume, quelques variables situées entre deux chrysanthèmes, un peu au dessus du point milieu, sont autorisées. Ainsi l’arbre acquiert plus de feuillage.

Tables du chrysanthème.

Structure des branches à l’aide des constantes de bambou.

La séparation entre les branches, la longueur et la grosseur de chacune des branches de la première harmonie, ajoutés aux basiques de l’école du volume, sont régies par les mêmes lois et tables que celles du chrysanthème.
Ces mesures se nomment "variables du bambou" , sont basées sur les constantes de bambou et se trouvent également dans les tables du chrysanthème
Pour mesurer les longueurs sur la branche, nous mettrons le mètre dessus avec le point 0 à l’apex de la branche
On se place dans les tables à la largeur de l’arbre de même valeur et on procède à la localisation des points de naissance des branches secondaires de la 1° harmonie ( points de bambou ). Ces branches alternent de chaque côté.

Variables du Prunier.

Ces variables sont utilisées pour localiser une seconde harmonie dans un arbre. Dans une branche, on recherche des points un peu au dessus du point milieu entre deux points de bambou. Ces points de naissance de branches supplémentaires correspondent aux "variables du Prunier".

vendredi 6 février 2015, par Jean Devillers

Notes

[1Nous verrons ultérieurement comment se placent les points dorés.

[2Noter qu’ici les variables ne sont pas dans le même ordre que dans les tables que nous verrons plus loin.


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