Bonsaï-club du Lauragais
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Bonsaï à partir de boutures : multiplication des persistants

Wolgang Kawollek (Journal Bonsai, n°5, 64-67 (1985))

De temps en temps, on voit après une mise au point sur la multiplication des "verts en été" (feuillus caducs), une sur la multiplication des feuillus persistants et des arbres à aiguilles. La multiplication par boutures a, chez les arbres à aiguilles (conifères) une importance particulière parce que les autres méthodes de multiplication végétative, à l’exception de la greffe et de la marcotte aérienne, ne sont pas possibles. Par ailleurs, les nombreuses variétés d’arbres à aiguilles, qui dans la formation de bonsaïs jouent un très grand rôle, comme les nombreuses variétés botaniques, se laissent multiplier seulement par voie végétative.

Les produits de la culture et les variétés des arbres à aiguilles ne se laissent, par nature, reproduire que de façon végétative (par exemple par bouture.)

Nommons ici pour les nombreuses espèces concernées, les représentants suivants : le faux-cyprès "coquillage" (Chamaecyparis obtusa "nana gracilis" ),le genévrier de Chine (Juniperus sinensis variété "Blaauws") ou, très aimé pour les forêts, Juniperus sinensis "Monarch" et l’epicéa (Picea abies "echiniformis" ).
A l’exception du pin, tous(?) les arbres à aiguilles se laissent multiplier par boutures.
Toutefois pour quelques espèces le "racinage" peut durer jusqu’à 2 ans. A ces espèces appartiennent, entre autres, Cedrus (le cèdre), Ginkgo, Pseudolarix (le mélèze doré) et Taxodium (le cyprès chauve). Tous les autres arbres à aiguilles racinent plus ou moins bien. Cela semble particulièrement facile pour les types et variétés des espèces Thuya, Chamaecyparis et Juniperus.
Sur la date favorable pour la multiplication il y a différents points de vue. Aussi bien, les bouturages de juillet à août que ceux d’hiver d’octobre à mars, mais aussi le bouturage peu de temps avant le débourrage peuvent donner de bons résultats. L’amateur de bonsaï devrait toutefois bouturer tôt, autant que possible pour profiter longtemps de la chaleur naturelle.
Les boutures d’arbres à aiguilles doivent être suffisamment lignifiées à la base car les branches non lignifiées, herbacées pourrissent continuellement. En règle générale on utilise la branche de l’année dans toute sa longueur avec un "embout" de vieux bois.
Selon la force de la branche des différentes variétés , des longueurs assez différentes de boutures peuvent en découler. C’est ainsi que l’on coupe des boutures d’une longueur de 2 à 4 cm pour les conifères nains et qu’en revanche les boutures de Chamaecyparis (faux-cyprès) et de Juniperus (genévriers) peuvent être longues de 15à 20 cm.
Les branches luxuriantes,fortes et très riches en sève ne devraient surtout pas être utilisées car elles racinent mal ou pas du tout. Il faut faire attention à ce que les points de prélèvement affectent la conformation ultérieure. C’est ainsi que l’on obtiendra seulement rarement des plantes en " forme d’arbre" à partir des branches latérales des espèces d’épicéa( Picea) et sapin (Abies). Les boutures continuent à pousser, en règle générale, comme des branches latérales. Pour les variétés naines,en général, le point de prélèvement ne joue aucun rôle. Pour les formes "en colonne", telles que Juniperus (genévrier) surtout pour la variété "Monarch" et d’autres espèces on doit même n’utiliser que des branches sommitales.

Prélèvement des boutures.

Les boutures d’arbres à aiguilles sont arrachées ou coupées de telle sorte que toujours un bout du vieux bois reste sur la bouture.
A l’arrachage, la branche est enlevée de la plante-mère par une légère secousse, la langue d’écorce(barbe) qui reste est retaillée et ramenée à un reste court ; Ceci est important car sinon la bouture,parfois, ne pourrait pourrait pas être plantée. On peut aussi, avec un couteau, un peu au dessous du point de jonction de la branche, Faire une coupure puis arracher la bouture avec une petite secousse. Une autre possibilité est la taille sur l’"anneau de la branche". Cela veut dire que la bouture ne sera pas arrachée, mais taillée finement le long du vieux bois. Les pousses sommitales sont à couper au niveau des branches de l’année

Pour obtenir des boutures "par démolition" on procède à une coupure un peu en dessous du départ de la branche.
Ensuite la bouture est arrachée par une petite secousse.
C’est de cette façon que sont coupées les branches sommitales au niveau du bois de l’année.
On coupe la bouture le long du vieux bois.

La base de la bouture,avant la coupe, doit être libérée des aiguilles, ce par quoi un contact intime avec le substrat est assuré. On peut laisser les aiguilles seulement pour les boutures particulièrement courtes, celles des conifères nains.
Pour les espèces qui racinent difficilement, il convient de "blesser" l’écorce à la base de la bouture. A cet effet, on enlève sur un côté de la bouture une bande d’écorce de 2 à 3 cm de long (jusqu’au cambium). Pour les boutures très longues, par exemple de Thuya et Chamaecyparis (faux-cyprès) les pointes herbacées sont à raccourcir.

Multiplication par bouture des feuillus persistants.

A ce groupe appartiennent les persistants : Berbéris, les variétés de Rhododendron, l’Eleagnus et beaucoup d’autres espèces. Au contraire des feuillus caducs, les boutures doivent être bien à maturité, c’est à dire plus ou moins fortement lignifiées. le prélèvement des boutures est identique à celui des feuillus caducs. En ce qui concerne la "taille" voir Journal Bonsaï 3/85.

Conseils pour les soins postérieurs.

Comme substrat pour les boutures, pour les arbres à aiguilles, un mélange tourbe et sable dans la proportion 1/1 s’est révélé bon. La vermiculite, l’Oasisvermehrungswürfel, le Grodanvermehrungswürfel ou la Torfquelltöpfe [1] sont moins appropriés (voir aussi Journal Bonsaï 3/85 page 70)

Un substrat idéal pour les boutures d’arbres à aiguilles est un mélange 1/1 de tourbe et de sable.

Pour les arbres à aiguilles, il est bon d’utiliser des hormones pour rendre possible le racinage, voire l’accélérer.
Les boutures d’arbres à aiguilles ont besoin, jusqu’à l’enracinement, d’une protection contre l’évapotranspiration. Ici s’offrent également les dispositifs de multiplication décrits pour les feuillus caducs.

Pour de petites quantités de boutures, un dispositif de reproduction constitué par un bocal retourné convient.

Pour les détenteurs d’un jardin qui possèdent des châssis, ils peuvent aussi y mettre les boutures.
La température du sol optimale pour l’émission de racines se trouve, en général, pour les arbres à aiguilles, environ 5° C en dessous de celle pour les feuillus de telle sorte que les températures entre 15 et 20°C sont idéales. Toutefois, il est vrai aussi ici que plus basse est la température (en particulier celle du sol) plus longtemps dure la poussée des racines des boutures et plus mauvais est le résultat du "racinage"
S’il advient, dans l’évolution ultérieure, la formation d’un cal solide, sans que l’ébauche de racines soit visible (ce n’est pas rare chez les arbres à aiguilles) une entaille du cal, dans la plupart des cas, déclenche immédiatement la formation des racines.
Au départ, il faut déjà dire que, selon les circonstances, la pousse des racines peut durer très longtemps, en règle générale entre 2 et 6 mois.
Quand les boutures sont suffisamment pourvues de racines, on les met en pot individuellement. Les deux premières années les jeunes plantes doivent, autant que possible, être protégées de la gelée.

Si, lors de la multiplication par boutures, les températures du sol sont trop faibles, il en résulte la formation d’un cal solide. Une incision du cal conduit, la plupart du temps, à la formation de racines.

PS

Article traduit de l’allemand par J.Devillers

vendredi 18 novembre 2016, par Jean Devillers

Notes

[1Produits en grande partie d’origine allemande


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