Bonsaï-club du Lauragais
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AZALÉES SATSUKI

Kojiku-Kiri

Taille dans le vieux bois

Ce texte issu du site : www.mo-yogi.nl/Satsuki-Kojiku-kiri.html est une traduction du néerlandais par J.Devillers.

Le terme japonais pour la taille dans le vieux bois est Kojiku-kiri, traduit de : Ko = vieux, jiki = tronc et kiri (du verbe kiru ), tailler, couper, ce qui renvoie Kojiku-kiri à taille dans le vieux bois, sans toutefois indiquer combien il doit être taillé.
Cette méthode est utilisée pour changer la forme de l’arbre ("restyling").

Le Kojiku-kiri est appliqué le plus souvent au milieu de l’hiver ou au début du printemps.
Dans l’idéal, pour favoriser la guérison des blessures, le "timing" du remodelage doit tomber après le début de la croissance du cambium ; vous en avez un indice dans le gonflement des bourgeons. Les maître japonais donnent l’avis de ne pas couper les grosses branches plus tôt que les 2 premières semaines d’Avril. Une taille plus précoce peut mener au "die-back" (NDT : retrait de sève) non désiré. Les branches meurent à partir du point d’intervention "chirurgicale".

Photo de gauche : Kaho le 10 Mars, après le mesuki et le kiri-modoshi.
Suppression de feuilles et de bourgeons. L’arbre a peu de branches secondaires internes ; les branches les plus longues et les branches à gauche de la couronne étaient trop longues. Le côté court de la forme en triangle est aussi trop long. La forme de la couronne est trop statique.

Photo de droite : Kaho le 16 Mars, après le premier Kojiku-kiri. La taille du vieux bois met le côté dans la bonne position lors du rempotage, au dessus du nebari à créer.

Photo de gauche :Nikko après l’application du kojiku-kiri.

Photo de droite : Kaho le 28 Mars, après le rempotage, 2° Kojiku-kiri, motobadome et sentandome qui ont enlevé toutes les feuilles et les bourgeons.


Photo de gauche
 : Kaho, le 8 Juin, arbre en pleine floraison 15 mois après la première intervention.

Photo de droite : Kaho le 22 Juin après enlèvement de toutes les fleurs et ligatures. De nouvelles pousses fortes couvrent les branches.

Dans le remodelage de la couronne, la technique du kojiku-kiri a été nécessaire pour raccourcir les branches. Sensei Suisho Nakayama, maître- instructeur dans son école au Japon disait à ses élèves américains ( voir le livre " Preparing trees for sale in Japan" ) en 2005 ce qui suit :

  1. Les branches primaires qui forment l’arrière de la couronne doivent avoir seulement 60% de la longueur des branches primaires qui sont sur le côté de la couronne. Ainsi, vue de dessus, la couronne doit être ovale et non pas ronde. La leçon à tirer ici : si vôtre arbre a beaucoup de "mouvement", c’est à dire un plein bord extérieur rond irrégulier, alors taillez les branches les plus en arrière.
  2. Les branches secondaires sur une branche primaire, qui sont sur le côté de la couronne doivent être rendues asymétriques. Les branches secondaires qui sont dirigées vers l’avant de la couronne doivent être de 50% plus longues que celles qui sont dans la partie arrière. Ces branches secondaires doivent être ligaturées et légèrement tournées, de telle sorte que les fleurs de la partie frontale de l’arbre soient mises en évidence.
  3. Les branches secondaires sur une branche primaire qui sont sur la partie arrière de l’arbre doivent avoir une longueur égale de chaque côté de la branche primaire, de telle sorte qu"une forme symétrique prenne place, comme la forme la plus extérieure des feuilles de l’arbre.

Succès dans la taille tardive des grandes branches charpentières.

Le succès dépend de la force de vôtre arbre. Vous ne devez pas avoir peur d’appliquer le kojiku-kiri ultérieurement à la grande période de croissance. L’auteur fait part d’une expérience : dans un "Gyoten"très grêle, il a eu de bons résultats quand des branches grosses comme le petit doigt ont été retirées pendant la première semaine de Juin.
Vous devez veiller à ce que cette technique ne soit utilisée que sur des arbres forts.
Certaines espèces ne devraient surtout pas être exposées à cette technique. Les bords des plaies doivent être affinées avec un couteau bien aiguisé. En outre toutes les plaies doivent être fermées avec une pâte.
Dans la suppression des grosses branches, en particulier les branches basses sur le tronc, l"élagueur" doit être prudent. Le tissu cicatriciel (cambium) sous une grande cicatrice meurt souvent sur une grande distance. Ceci parce que la croissance de nouveaux tissus est privée de la nourriture qui est produite par la branche et, de cette façon, le transport vers le bas des nutriments issus des branches plus hautes est bloquée. Quand une grosse branche est coupée, il peut arriver que la mortalité s’étende vers une racine primaire qui est dépendante de cette branche spécifique.
Si vous avez peur de la mort sous une cicatrice essayez de différer la taille d’un an ou deux pendant que vous mettez en place un greffon sur le tronc pour créer une nouvelle branche vivante sous l’endroit où vous auriez pensé faire la cicatrice.

Photo de gauche : des deux côtés de la grosse branche qui s’incline à gauche sont greffées de fines branchettes pour permettre le mouvement de la sève et, aussi, par là promouvoir la formation du cambium sous la branche à couper le temps venu. La première coupe peut alors facilement se faire sur le tronc.(NDT : un greffon est visible à droite au dessus du mot "graft").
Photo de droite : Après deux coupes la cicatrice est remplie de mastic cicatrisant. Les deux branchettes greffées (voir flêches) sont activées et donc la branche charpentière peut être coupée facilement après un an ou deux. Les deux coupes activent la formation de cambium.

Une branche neuve au dessous de l’endroit où vous souhaitez retirer une grosse branche, permettra le développement du tissu cicatriciel dans la plaie prévue parce que :

  1. L’eau et les nutriments montent à travers les tissus du bois pour nourrir la branche.
  2. Le mouvement des nutriments dans le tronc se poursuit grâce à la sève de la nouvelle branche. Si la nouvelle branche n’est pas nécessaire dans vôtre projet, une des branches offertes ici peut être utile lorsque la récupération de la partie inférieure de la plus grande plaie est dans un stade plus avancé.

Méfiez-vous lorsque vous supprimez les plus grosses branches. Lorsque vous les coupez à la fin de l’automne, laissez un moignon de 2,5 à 5 cm et enduisez-le de mastic. Ne pas enlever toutes les branches à l’endroit où elles s’écartent du tronc, jusqu’à ce que le tissu cicatriciel ait commencé à se développer. La réparation des blessures commencera immédiatement puisque vous avez fait une bonne coupe. Si vous avez enlevé complètement une branche en fin d’automne, alors que le démarrage d’une nouvelle "formation" était en sommeil, vous aurez certainement une mort par déshydratation causée par le tissu cicatriciel poussant de plus en plus à partir des bords de la plaie. Ceci peut signifier le retard ou même l’échec du processus de récupération.

Ne jamais couper une grosse branche juste au dessus d’une autre grande plaie
qui a été faite antérieurement lors de l’enlèvement d’une branche inférieure. Cette blessure antérieure se traduira par une déshydratation des anneaux les plus extérieurs du bois qui sont exposés à l’air libre à travers une nouvelle plaie. Une telle déshydratation interrompt les flux de sève et de nutriments dans les anneaux de croissance les plus extérieurs du cylindre de bois et détourne aussi les flux. Vous avez besoin d’un approvisionnement général en eau et nutriments dans les 2 ou 3 anneaux extérieurs des tissus du bois jusqu’en dessous de la nouvelle blessure.

Quand vous éliminez une grosse branche pour créer des "étages", gardez s’il vous plait à l’esprit que ce processus peut durer 2 ans. Faites une entaille jusqu’à mi-chemin au dessous de la branche. Sciez près du tronc. Sciez ensuite dans la direction du haut le long du tronc pour approfondir l’entaille. Faites maintenant des blessures très lisses ; après le sciage, travaillez la blessure avec un couteau bien aiguisé et propre. Ensuite bien recouvrir.
Les bords des découpes sur le tronc doivent être lissés avec un couteau propre et aiguisé et doivent ensuite être recouverts de mastic. Faites 1 an ou 2 après une coupe à la scie vers le bas pour enlever la branche. Faites en sorte que le processus de récupération des bords que vous avez lancé antérieurement dans la blessure inférieure n’est pas perturbé.
Ce processus en 2 étapes donne à la plaie inférieure une "avance" alors qu’elle se rétablit toujours plus lentement. La partie supérieure de la branche qui est toujours "dans le coup", aspire l’eau et les substances nutritives autour et au dessous de l’endroit de la première blessure. Le feuillage fournit des nutriments pendant la formation du noeud sur la partie inférieure de la plaie.
De même, la récupération des blessures et la croissance végétative qui y est associée arriveront vite pour les arbres forts et en bonne santé. Ces arbres devront alors être bien fertilisés.

dimanche 14 octobre 2012, par Jean Devillers


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