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Réflexions sur le syle Bankan

Plusieurs auteurs européens désignent par BANKAN des arbres, souvent de style CHOKKAN, dont le tronc est aussi haut que la base est large. C’est réduire la signification de bankan à quelque chose comme "trapu". Pour lever l’ambiguïté, il faut rechercher la signification du kanji lu comme "ban", et d’abord trouver le kanji. Ce n’est pas simple. Si on interroge JWPce en ligne, on trouve pas moins de 14 kanjis qui se prononcent "ban" (il y a de nombreuses homophonies en Japonais). Or, aucun n’a une signification qui convienne. Il faut procéder autrement.

Le catalogue de la 7° édition de la Sakufu Ten (1982), donne le label bankan à l’arbre n°15 qui est très tortueux. Dans le même ouvrage, les arbres droits à nebari très larges, comme les n° 8 et 32 sont désignés comme chokkan bien que très trapus. On a donc maintenant le bon kanji correspondant à "ban". Sa signification n’est pas donnée directement, comme on l’a vu, par JWPce. Il faut rechercher dans un gros dictionnaire de Kanjis comme le "New Nelson Japanese-English dictionnary"(Tuttle éditeur).Le kanji y porte le n° 5387 et une des significations est : "qui s’allonge de façon tortueuse".

Le n° du kanji introduit, à son tour dans le dictionnaire "New Nelson" de JWPce redonne en ligne le bon graphisme, ce qui est très utile.

D’où vient donc alors la confusion ?. L’explication se trouve dans un article de Oonuma Yasushi (bonsaïka n°13,15-17,(2000)) :

...." C’est une forme [bankan] qui dégage très fortement une puissance mouvementée. Le tronc épais et replié emmagasine une force à l’intérieur de l’arbre. La stabilité du nebari (base du tronc) doit être nettement indiquée pour cette forme. Contrairement à la forme "chokkan épais", le bankan donne une stabilité dans le mouvement. Le rapport D/H du diamètre de base du tronc (D) à la hauteur de l’arbre (H) s’approche de 1.

....On ne rencontre pas ce genre d’arbre dans les plaines où tous les végétaux poussent sans les agressions de la nature, comme les chutes de pierres ou l’accumulation de neige. En effet, ce sont ces poids de la nature qui obligent les arbres à se replier en leur faisant changer la direction du tronc à chaque printemps."

On pourra vérifier dans l’article de Nobuichi Urushibata : "Les secrets de la culture des shohin" (Bonsaï Europe, n°30, 46-57,(2006) ) que le repliement précoce du tronc entraîne de gros nebari chez le pin noir.

vendredi 1er mai 2009, par Jean Devillers


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